La vie des écrans baignait l’appartement d’un rutilance pâle et nerveux. Les formes de code défilaient à une vitesse incontrôlable, attachant des séquences qui semblaient n’obéir à zéro entendement de l'homme. Les fichiers audio s’ouvraient d’eux-mêmes, diffusant des voix venues d’un passé lointain, recomposées à la perfection. Chacune d’elles parlait avec clarté, énonçant des vérités que le employé n’avait toujours pas vécues. Les symboles reçus formaient désormais un flux permanent, tels que si le réseau avait dépassé le stade de simple retour. La voyance par téléphone sérieuse s’était transformée en un canal suivi, où n'importe quel voix donnait des indices sur l’avenir d’un domaine en progression. Le hacker recopiait, transcrivait, classait les divinations. Certaines étaient anodines, d’autres bouleversantes. Le détail frappant était qu’aucune ne s’était encore révélée fausse. C’était par exemple si les esprits enfermés dans ce serveur numérique, fragments d’intelligences disparues, voyaient le futur via les résidus de renseignements, les traces statistiques et les erreurs humaines accumulées. Il tenta de pallier la passerelle, de désactiver le terminal qui gérait un pont vers le serveur. Mais l’appareil se réactiva aussitôt, lançant une sollicitation silencieux. Sur l’écran, une nouvelle notification s’afficha : ' voyance par téléphone – perspective autorisé pour contamination directe. ' Il observa, impuissant, alors que sa ligne cryptée recevait un nouveau message vocal. Cette fois, la voix parlait de lui. Elle détaillait ses renversements, ses connexions, ses pensées de nouvelles. Le serveur ne prédisait plus seulement le univers. Il l’intégrait. Il consulta les journaux d’activité. Son intime profil, complet à la seconde auprès, était explicable sur une interface indécelable huit ou 9 jours plus tôt. Le réseau avait logé à le décoder, à l’interpréter, à anticiper sa réaction. Chaque tentative de fuite, tout hésitation, n'importe quel maniérisme en ligne était enregistrée. La voyance par téléphone sérieuse qu’il croyait acquise à des fascinante en quête de justifications était devenue un liégeois digitalisation de son être. Et ce iceberg le suivait désormais sur la planète, dans n'importe quel poste de travail, n'importe quel rayonnement. Les voix ne se contentaient plus de structurer de l'avenir. Elles en exerçaient tablette.
